S’épanouir en raisonnant différemment : les Hauts Potentiels Intellectuels (HPI)

Article écrit par Elise BANJENEC, spécialiste des profils HPI

On entend de plus en plus parler de surdoués, de hauts potentiels ou encore de zèbres mais on sait rarement quelle réalité se cache derrière ces termes.

Ces 3 termes désignent la même neuroatypie partagée par un petit pourcentage de la population (on parle souvent d’environ 2,2%).

Dans l’imaginaire collectif, le surdoué est le 1er de la classe qui excelle dans un ou plusieurs domaines. « Quel est donc le problème ?» se dit-on, ne voyant pas le sentiment d’incompréhension et de décalage qui peut créer beaucoup de mal-être et de souffrance chez les HPI, qu’ils soient enfants, adolescents ou adultes.

Car la douance (le fait d’être HPI) ne se résume pas à être précoce, en avance sur les autres ou réfléchir plus vite qu’eux. C’est surtout réfléchir différemment.

Les HPI disposent d’un raisonnement qu’on peut appeler « en arborescence » ou encore « global » alors que la majorité des personnes ont un raisonnement dit « linéaire » ou « séquentiel »

Le HPI ne réfléchit pas en allant d’une étape à l’autre de manière linéaire mais développe plusieurs chemins de pensées simultanément, à l’image des branches d’un arbre.

Il arrive donc fréquemment que les HPI détiennent la bonne réponse à un problème complexe sans pour autant pouvoir expliquer comment ils en sont arrivés là. C’est simplement une évidence qui n’a rien à voir avec le hasard.

Cette façon de raisonner a d’énormes avantages en termes de compréhension, de mémorisation et de faculté d’innovation et de création. Cependant notre société n’est pas adaptée à accueillir, intégrer et laisser s’exprimer les différences de manière générale et donc aussi celles des HPI.

L’école et les apprentissages de manière générale enseignent ainsi une « bonne manière » de raisonner qui n’est pas celle du HPI.

Cela fait partie des raisons pour lesquelles beaucoup de HPI sont en échec scolaire ou se sentent très bêtes. Quant à ceux qui n’ont pas de difficulté scolaire, ils se sentent fréquemment incompris et inadaptés ou encore doutent beaucoup de leurs capacités, les empêchant ainsi de s’exprimer.

Ces difficultés ne s’effacent pas avec l’entrée dans le monde professionnel.

Beaucoup de HPI adultes n’ont pas connaissance de leur différence de raisonnement ou bien de ce qu’elle implique. Ils font alors des choix professionnels qui ne sont pas adaptés et dans lesquels ils ne s’épanouissent pas. Cela les amène à douter davantage de leurs capacités et de leur aptitude à collaborer avec les autres.

A cela s’ajoute le fait que beaucoup de HPI (certains spécialistes disent même tous) sont

hypersensibles.

Les sentiments positifs comme négatifs sont chez eux décuplés et ils ont une grande

sensibilité aux émotions des autres, même si celles-ci peuvent leur sembler parfois assez illogiques.

La sophrologie peut aider dans la gestion de celles-ci.

Bien heureusement, les HPI ne sont pas condamnés à être malheureux et incompris ! L’important pour eux est d’avoir connaissance de leur différence et de ce qu’elle implique pour en tirer le meilleur parti dans le monde dans lequel nous vivons et faire des choix pertinents qui leur permettront de s’épanouir.

Pour les accompagner, il est nécessaire de se tourner vers des professionnels qui connaissent leurs particularités, les prennent en compte et leur donnent les clés pour profiter pleinement de leur potentiel et trouver du sens à ce qu’ils vivent, font, ressentent.

Concernant l’orientation scolaire et professionnelle : je vous invite à lire  mon article

« HPI/surdoué/zèbre : 6 pièges à éviter quand on choisit son métier »

Elise BANJENEC, Le Boussolier.

Côté psychologie : une des références très accessible sur les HPI est l’autrice Béatrice Millètre.

Vous pouvez également consulter les vidéos de Une psy à la maison dont une série est consacrée aux HPI.